Le secteur culturel déploie ses forces vives et sa créativité pour faire face à la pénurie de main-d’œuvre et autres défis de la relance. Trois ambitieux projets menés par Compétence Culture et rendus possibles grâce au soutien financier du gouvernement du Québec arriveront en effet à terme en novembre. Individus et organismes s’attelleront à un plan d’action pour les ressources humaines à l’occasion du Grand atelier automnal de Culture en action, les 24 et 25 novembre. Des métiers très demandés seront mis en lumière dans les premières vidéos de la campagne Culture et moi. Et le lancement de la plateforme web Cultive ouvrira de nouvelles perspectives dans le vaste univers de la formation continue et du perfectionnement. Une mobilisation exemplaire et des outils précieux pour assurer la relance et l’avenir d’un secteur durement touché par la pandémie.
Ces trois projets d’envergure sont pilotés par Compétence Culture qui, à titre de comité sectoriel de main-d’œuvre en culture, soutient le développement des compétences et met en place toutes sortes d’initiatives adaptées aux besoins des organisations et des effectifs du secteur culturel. Particulièrement réactif pendant la pandémie, l’organisme a anticipé l’ampleur des enjeux auxquels le secteur culturel allait être confronté et lui a offert trois grands moyens pour y faire face.
Culture en action : un plan pour bonifier les conditions de travail et de pratique
La pandémie a révélé au monde l’extrême précarité du secteur culturel, dont la reprise et le développement sont aujourd’hui freinés par des difficultés de recrutement et de rétention du personnel. C’est pour trouver des solutions concrètes et réalistes à ces problèmes graves qu’un vaste chantier sur les ressources humaines a été mis en branle dès le mois de mars 2022. Études, sondage, groupes de discussion, comités de travail et ateliers ont déjà mobilisé près de 1 000 personnes, partout au Québec, autour de 4 grands thèmes : formation et développement des compétences, diversité et inclusion, conditions de travail et filet social. De ces réflexions a émergé l’ébauche d’un plan d’action qui sera présenté les 24 et 25 novembre prochains à l’occasion du Grand Atelier automnal. L’ensemble des personnes œuvrant en culture, y compris les représentantes et représentants des gouvernements et des bailleurs de fonds, sont invitées à s’y inscrire en allant sur la page de Culture en action à competenceculture.ca/cultureenaction/.
Culture et moi : une campagne pour assurer la relève dans certaines professions
Certains métiers de la culture sont en transformation ou en émergence, plusieurs sont méconnus, et la pandémie a découragé certaines vocations. De plus, les jeunes, les personnes de groupes de la diversité et les femmes sont peu représentés dans certaines fonctions. Pour faire connaître au grand public, et plus particulièrement à la relève, les joies et spécificités des carrières dans le secteur, Compétence Culture a imaginé la campagne de promotion et de valorisation Culture et moi, en concertation avec l’Association des écoles supérieures d’art du Québec (ADÉSAQ). De la scène aux bureaux en passant par les coulisses, une quinzaine de métiers seront sous les projecteurs dès le 21 novembre. Capsules vidéo et fiches métiers seront diffusées sur les réseaux sociaux et sur le site Cultive.ca. À surveiller.
Cultive : une plateforme pour faciliter l’accès à la formation et le développement des carrières
L’image du couteau suisse se prête bien à la description des multiples fonctions de Cultive.ca, qui hébergera notamment les contenus de Culture et moi. On y trouvera un catalogue de l’offre de formations en culture, un répertoire des personnes qui les donnent, des nouvelles, de la documentation et des formations à distance. Facilitant à la fois les processus de gestion et d’apprentissage, la plateforme permettra de gagner temps et argent aux internautes de partout au Québec. Son lancement officiel aura lieu le 21 novembre.
La culture : un secteur clé à soutenir
Le secteur culturel contribue largement à la santé de l’économie québécoise, générant plus de 11 milliards de dollars en retombées économiques directes et représentant environ 4 % des emplois dans province. Les arts et la culture favorisent également l’attractivité et le rayonnement de tout le Québec. En effet, selon une étude de Tourisme Montréal publiée avant la pandémie, 26 % des touristes choisissent la métropole comme destination en raison de son offre culturelle foisonnante. Il apparaît donc urgent de trouver des solutions concrètes pour faire face aux bouleversements d’un milieu en pleine mouvance, mais aussi, à certains égards, en détresse.
Une analyse réalisée en mai 2022 révèle en effet la précarité du secteur, caractérisée par un taux d’emplois atypiques supérieur à la moyenne et une rémunération plus faible et en recul par rapport à la moyenne depuis près de 25 ans, notamment pour les femmes. De 2019 à 2021, 19 000 personnes ont quitté le secteur culturel, dont 14 000 femmes. Selon les taux de postes vacants, la majorité des domaines culturels fait face à une plus forte pénurie de main-d’œuvre qu’avant la pandémie. Devant l’impossibilité pour plusieurs entreprises culturelles d’offrir des emplois stables et mieux rémunérés, il existe un risque véritable que le secteur ne puisse pas retrouver son importance relative au sein de l’économie québécoise.
INFORMATIONS ET DEMANDES D’ENTREVUES :
Natalie Dion, 514 266-3466, nd@bureaudenatalie.ca
